Les droits de l’enfant

04 Mars 2022

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Article rédigé par Emmelie Boutens

Nous avons déjà tou∙tes entendu parler des droits de l’enfant. Dans le monde entier, les enfants ont le droit de recevoir une éducation de qualité, des soins de santé appropriés, de vivre et de jouer dans un endroit sûr… Tous ces droits sont inscrits dans la Convention internationale des droits de l’enfant, mais sont malheureusement encore bien trop souvent bafoués. Faire respecter ces droits et les mettre en pratique au quotidien, et ce partout dans le monde, reste un vrai défi. Pour mener à bien notre lutte pour le droit à une éducation de qualité pour l’ensemble des jeunes dans le monde, nous tenons à montrer la voie et à ancrer structurellement les droits de l’enfant dans les écoles belges grâce à notre projet « School for Rights ».

Comment tout a commencé

Le rôle de l’enfant à la maison a beaucoup évolué au cours de l’histoire. Pendant la révolution industrielle, les enfants étaient souvent considéré∙es comme faisant partie d’une société économique. Le concept « d’être un enfant » n’était pas connu et les enfants étaient en partie responsables du revenu familial. Pendant la première guerre mondiale, leur vie était souvent difficile : beaucoup ont perdu leurs parents, sont tombé∙es malades ou ont travaillé pour subvenir aux besoins de leur famille.

Après la première guerre mondiale, la prise de conscience de la nécessité de protéger les enfants s’est progressivement accrue et a été de plus en plus discutée sur la scène internationale. Pourtant, ce n’est qu’en 1989 que 41 droits de l’enfant ont été officiellement consignés par les Nations Unies dans la Convention internationale des droits de l’enfant. Cette convention rassemble un certain nombre de règles à respecter, et ce partout dans le monde, aussi bien par les parents que par les enfants, les enseignant·es, les gouvernements…

Malheureusement, trop souvent, ce n’est pas le cas, malgré que la Convention ait maintenant trente-deux ans et qu’elle soit, en principe, juridiquement contraignante. Tant en Belgique qu’à l’étranger, les droits de l’enfant sont encore régulièrement et gravement violés. Il suffit de penser à l’accueil des demandeurs et demandeuses d’asile en Belgique ou au travail des enfants dans les plantations de cacao dans de nombreux pays du Sud. Il est donc important de continuer à lutter pour ces droits, car chaque jeune dans le monde mérite une existence digne et paisible.

Les droits de l’enfant à l’école 

Les gouvernements jouent un rôle crucial dans l’application des droits des enfants, mais cela nous regarde tou·tes. Les écoles peuvent également jouer un rôle important, car elles travaillent quotidiennement avec les enfants et les jeunes. La Convention relative aux droits de l’enfant offre une base parfaite pour réfléchir au respect de soi et des autres. Elle a un effet préventif contre le harcèlement et constitue un bon moyen d’impliquer les parents. Les droits de l’enfant peuvent être appliqués à l’ensemble de l’environnement scolaire et peuvent être intégrés au projet pédagogique de l’école. Ils sont une ligne directrice pour créer un climat favorable dans lequel les jeunes peuvent développer des compétences qui leur donnent confiance. Les enfants et les jeunes qui connaissent leurs droits peuvent se défendre, et généralement, sont plus engagé∙es et solidaires.

School for Rights

Grâce au programme « School for Rights » d’une durée de trois ans, nous aidons les écoles secondaires à ancrer les droits de l’enfant à l’école. Travailler ensemble sur les droits de l’enfant signifie transmettre les connaissances et la compréhension des normes, valeurs et principes qui sous-tendent la Convention relative aux droits de l’enfant. Cette Convention influence les comportements et aiguise les compétences : égalité, non-discrimination, intégration, respect, dignité, participation, démocratie, indépendance, responsabilité, solidarité et esprit critique. Grâce à l’éducation aux droits de l’enfant, les enfants et les jeunes se mobilisent pour exiger le respect de leurs droits et les défendre. Lorsque les enfants et les jeunes se défendent, cela témoigne d’une culture des droits de l’enfant. Et c’est cette culture que nous essayons de créer avec les écoles.

Cultiver les droits de l’enfant nécessite une coopération étroite entre les différentes parties impliquées à l’école. Cette coopération repose sur trois principes de base : respecter, investir et défendre les droits de l’enfant. Avant tout, nous devons respecter les droits de l’enfant : veiller à ce qu’ils soient respectés, agir nous-mêmes en conséquence et prêter attention à l’ensemble de ces droits. Nous devons également investir dans les jeunes. Chacun∙e doit faire en sorte que l’ensemble des jeunes respectent et appliquent les droits des autres à l’intérieur et à l’extérieur de l’école. Enfin, nous devons défendre activement les droits de l’enfant. À cette fin, les écoles et les élèves mettent en place des initiatives pour promouvoir les droits de l’enfant dans le but de garantir que tou∙tes les jeunes dans le monde puissent jouir de leurs droits.

L’ancrage structurel des droits de l’enfant à l’école se fait par le biais du principe tête-cœur-mains. Nous développons chez les jeunes les connaissances (tête), les compétences (mains) et le comportement (cœur) nécessaires pour défendre leurs droits et les mettre en pratique.  Lorsque les jeunes connaissent leurs droits et comprennent ce qu’ils signifient et pourquoi ils sont importants, alors la connaissance est là. Si les jeunes contribuent activement à la réalisation des droits de l’enfant dans leur environnement et veillent à ce que ces droits soient respectés, les droits de l’enfant sont entre leurs mains. Et lorsque les jeunes sont convaincu∙es que la réalisation des droits de l’enfant améliore la situation de tou∙tes, les droits de l’enfant sont dans leur cœur. De cette façon, les enfants et les jeunes peuvent contribuer à la construction d’un monde plus juste !