Témoignages des élèves de l’institut Notre-Dame de Malmedy

17 avril 2023

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Article rédigé par les élèves

En immersion avec l’ONG VIA Don Bosco dans le cadre du projet Move with Africa initié par La Libre Belgique en collaboration avec 7 ONG belges, les élèves de l’institut Notre-Dame de Malmedy témoignent de leur expérience au Bénin.

Après 7 mois de formation à l’ECMS (éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire) en Belgique, les élèves et professeurs belges ont passé environ 12 jours sur le sol béninois pour faire connaissance avec des jeunes béninois et béninoises de leur âge. Ensemble, les jeunes des différents pays échangent, discutent, visitent ensemble des lieux historiques et emblématiques du Bénin, jouent, font du sport, bref, trouvent leur façon de se découvrir mutuellement à travers des moments formels et informels.

Le but de ce projet est de permettre aux élèves de découvrir d’autres réalités, de prendre connaissance par eux-mêmes des dynamiques et des enjeux présents dans le monde, de déconstruire les stéréotypes et les préjugés qui alimentent quotidiennement les discours des uns et des autres et de découvrir le travail de réinsertion et de formation que propose  l’ONG VIA Don Bosco aux jeunes béninois et béninoises. Permettre à la jeunesse de développer un esprit critique et un regard plus plus aguerri sur le monde qui l’entoure font partie des objectifs poursuivis par La Libre et les ONG dans le cadre de cette collaboration.

Voici quelques témoignages des élèves belges rédigés durant leur séjour au Bénin:

Ouidah et la porte des esclaves

Ce matin, nous avons vécu un moment important avec les jeunes Béninois : nous nous sommes rendus à Ouidah pour une série de visites axées sur l’histoire de l’esclavage et de la traite transatlantique. Nous avons commencé par la Maison du Brésil, qui nous a permis d’avoir une approche historique globale de l’esclavage dans le Royaume du Dahomey. Nous avons ensuite parcouru la route des esclaves en suivant quelques étapes clés, dont la place des ventes, la case noire (où les esclaves étaient entassés pour être désorientés et pour tester leur résistance), « l’arbre à saucisses » (pour que l’âme puisse revenir) et la porte de non-retour.

Par ailleurs, nous avons aussi commencé à découvrir le culte vodoun (vaudou) à travers le Temple des pythons (cet animal étant le symbole d’une divinité purificatrice) et la Fondation Zinsou (musée d’art contemporain).

Nous ressortons chamboulés et questionnés par la découverte de cette face sombre de notre histoire commune… Aubry, Lucas & Thijs

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Le marché de Dantokpa

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Aujourd’hui matin, nous sommes allés visiter le marché Dantokpa, qui est le plus grand marché d’Afrique de l’Ouest.

Quand nous sommes arrivés sur place, nous avons été à la « baraque » du centre Don Bosco, où les éducateurs et assistantes sociales tentent de réinsérer les enfants des rues dans leur milieu familial (quand c’est possible) et, selon les cas, de les remettre sur le chemin de l’école ou dans un parcours de formation professionnelle.

Ensuite, les éducateurs nous ont fait parcourir une partie du marché qui constitue leur lieu de vie. Il y règne une extrême pauvreté, qui les contraint à survivre par tous les moyens.

Enfin, lorsque nous sommes arrivés au centre Maman Marguerite (centre d’accueil et de formation accélérée), nous avons pu discuter par petits groupes avec certains de ces jeunes. Ils nous ont expliqué leurs parcours, les raisons qui les ont poussés dans la rue, etc.

Après avoir arpenté ce marché et échangé avec les jeunes de la rue, nous prenons conscience des facteurs multiples qui entrainent et maintiennent ces jeunes dans la pauvreté… et de la chance que nous avons au quotidien. Adrien, Nathan & Nathaël

Des formations agro-pastorales à Sakété

Aujourd’hui, nous sommes partis en direction de la ferme Sakété, au nord de Porto-Novo.

Cet autre foyer Don Bosco offre une formation agro-pastorale à des jeunes des rues.

Après un jeu du dragon endiablé , Eugène, Félix et Raphaël nous ont guidés à travers le domaine pour nous expliquer les techniques qu’ils utilisent pour l’élevage, la pisciculture et la permaculture.

Nous avons été émerveillés par leur expertise et par leur mode de fonctionnement intégré, circulaire et durable (rien ne se perd, rien ne se jette, tout se transforme).

Dans l’après-midi, après quelques arrêts pour voir des monuments des figures emblématiques de la lutte pour l’indépendance du Bénin, nous avons été sur la plage de Fidjrossè pour contempler l’océan atlantique et ses vagues puissantes. Vraiment impressionnant ! Émilie, Lisa, Julie & Boris

Vis-ma-vie

Ce mardi, nous nous sommes rendus, par groupe de trois et accompagnés d’un encadrant, chez l’un de nos correspondants béninois.

L’occasion pour nous d’en apprendre davantage sur leur quotidien.

Lors du débriefing du soir, nous avons remarqué que les expériences étaient très diversifiées : certains ont été accueillis chaleureusement avec notamment des préparations maison, tandis que d’autres ont découvert en toute simplicité le mode de vie familial et le quartier environnant.

Cette expérience a été très enrichissante et intéressante pour nous. Cela nous a permis, durant quelques heures, de nous mettre dans la peau des jeunes que nous découvrons un peu plus, jour après jour, depuis une semaine.

Un moment de partage qui restera dans nos têtes et dans nos cœurs . Et qui nous a fait prendre conscience, de manière concrète, de la diversité des classes sociales qui cohabitent à Cotonou et donc, au sein du groupe béninois.

Florian, Petro et Julie

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Découvrir la culture du vaudou au Bénin

Hier, nous sommes partis à la découverte du Vaudou, troisième forme de spiritualité reconnue au Bénin après le christianisme et l’islam.

Tout d’abord, quand nous sommes arrivés, nous avons été accueillis dans un couvent vaudou où le prêtre et ses confrères nous ont expliqué les origines du Vaudou, qui a débuté dans l’ancienne Éthiopie et s’est répandu plus largement par la suite. Il se compose de 4 éléments : l’eau, la terre, le soleil et le vent.

Ils nous ont aussi appris que c’est le « Fa », propre à chacun, qui prédit notre destinée. Ensuite, nous avons pu visiter plusieurs autels où ils appellent et vénèrent les divinités. Nous avons également assisté à quelques démonstrations de pratiques Vaudou. Pour finir, ils nous ont emmenés dans un village à la sortie de Ègougou pour assister à une cérémonie qui voyait des Zangbéto tourner, au rythme des chants et des danses, afin de chasser les démons de la nuit.

Nous retenons de cette expérience beaucoup d’apprentissages sur les croyances Vaudou et nous nous rendons compte qu’aujourd’hui, cette spiritualité est encore fort ancrée dans le quotidien des Béninois.

Alors que certains sont restés plutôt distants, attachés à notre rationalité, d’autres ont vu leurs certitudes ébranlées.

Matisse et Noah